Murat Pelit, Ski alpin

Sur les pistes, le Tessinois fait figure de casse-cou. L’alternance entre ses classements au top niveau et des moments plus difficiles lui ont valu le surnom de Bode Miller du para ski alpin. Ce pêcheur amateur qui parle quatre langues (italien, allemand, français et turc) a participé pour la première fois aux Jeux Paralympiques à PyeongChang.

En été, lorsque Murat Pelit ne dévale pas les pistes sur son monobob, il parcourt les montagnes tessinoises sur son handbike downhill. Le sport a toujours fait partie intégrante de la vie de Murat Pelit. À 39 ans, le Tessinois de Stabio raconte qu’enfant déjà, il sautait des murs sur ses patins à roulettes. Plus tard, il s’est mis au hockey sur glace et au snowboard. « Le sport rime avec joie et liberté et j’aime passer du temps en montagne », nous confie-t-il.

La difficile épreuve qu’il a traversée dans sa vie n’y a rien changé. Alors que Murat était âgé de 21 ans, une tumeur rare lui a été décelée au bas du dos. Tous les traitements possibles ont été tentés des années durant, mais en fin de compte seule l’ablation du sacrum lui pouvait lui sauver la vie.

Sa paraplégie incomplète ne l’a pourtant pas empêché d’entretenir sa passion pour le sport. Au Centre des paraplégiques de Nottwil, il apprend que l’on peut faire du sport même si l’on se trouve dans un fauteuil roulant. Depuis lors, Murat évolue sur les pistes en monobob dans son style inimitable et extrême : épaule et clavicule cassées, commotion cérébrale, poignet cassé ‒ tout cela combiné à des classements de pointe en compétition lui a valu la comparaison flatteuse avec Bode Miller. Et effectivement, son style l’a conduit en 2018 à Pyeongchang où il a été le premier participant tessinois aux Jeux Paralympiques d’hiver de tous les temps.

Au revoir après les Jeux Paralympiques de Beijing 2022

Après les Jeux Paralympiques de Pékin 2022, où Murat Pelit a été éliminé dans plusieurs disciplines et son meilleur résultat était une 16e plac en super-G, il se retire du sport de haut niveau. Après sa carrière en monoski-bob, qui a duré plus de 10 ans, le sport restera une partie importante de la vie du Tessinois : “J’ai créé ma propre entreprise, Ti-Rex Sport, et une fondation qui propose des cours de sport aux personnes handicapées. Il est important pour moi de motiver les autres à bouger davantage et à essayer de nouvelles disciplines sportives. Personnellement, j’ai en outre trouvé une nouvelle passion dans le tir au pigeon d’argile. À l’avenir, je participerai également à des compétitions dans cette discipline”.